Faire interminablement l'amour

Faire interminablement l'amour

je n’éprouve que dégoût pour la corruption perfide / qui saoule, tue, ruine et abrutit / je veux une corruption pleine d’audace, pleine d’esprit / éveilleuse des plus nobles pensées / qui ait de l’imagination / qui pareille à l’incendie / dévaste tout
Trace de pas

Trace de pas

Mon poème dans le sable de ton âme / N’est qu’une trace de pas qu’un rien disperse, / Sur la pulpe de la trace l’aurore alerte / Sans aucun bruit saupoudre un dernier rêve.
Le temps long

Le temps long

Quand je ferme les yeux, je vois Maman. Toujours elle. Personne d’autre qu’elle. Tata dit qu’elle est maigre et moche. Moi je trouve pas. Elle a les cheveux courts, un peu bouclés. Et sa bouche est si jolie quand elle sourit ! Elle a les yeux rieurs. Etincelants, bleu ciel. C’est ce que j’aime le plus. Ils me plaisent encore plus que les rayons du soleil. Mamie, aussi, n’arrête pas de dire du mal d’elle. Souvent, elle m’engueule, comme si c’était ma faute, si « ta truie de mère t’a encore larguée, elle me refile le bébé pour aller faire la pute, et maintenant qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, malheureuse ?! Ça va être à moi de te donner à manger, de t’emmener à l’école, de te laver, de t’habiller ? »

YANN CASPAR: Lu à l’étranger. Europe : les contrées orientales au service d’un Ouest finissant

L’immigration intra-européenne provoque certes moins de crispations identitaires que l’immigration extra-européenne. Mais elle n’en demeure pas moins un facteur éminemment déstabilisant pour les économies et les sociétés européennes. Le roman de l’écrivain hongrois originaire de Transylvanie Zoltán Böszörményi, Le Temps long, en donne une démonstration saisissante.