Poème

Intimissimi

Intimissimi

Nous mentons si joliment au monde, / et à nous-mêmes, mais convaincus, du fond du cœur ! / La réalité nous prend sur le fait, et nous arme: / la plaie mutante, imaginaire, pompe des volts par milliers dans nos veines. / On approche de nous les lampes de Diogène.

Matin a San Francisco

Retourne-toi vers ce jour-là, / Fonds l’Acropole de la lumière en un secret, / fais tinter le châssis du temps, / une meute de rêves a pris son vol, échappe à ton toucher, / l’adolescent brouillard tremble devant tes muscles.
L’unique feur du douanier

L’unique feur du douanier

Debout, tenant sa fleur, son unique, en main, il est toujours à sa frontière, cet éternel douanier, attendant l’arrivée du train suivant.
Mouette noire

Mouette noire

avec moi et chez moi, sur moi, je t’emmènerai je t’emmènerai comme le cercueil d’un étranger à perte de vue je t’emmènerai encore et encore que n’osent t’atteindre ni feu ni mauvais sort j’ai les épaules solides et mes deux mains idoines même s’il faut te traîner, tu la passeras, cette douane
Francesco Petrarca

Francesco Petrarca

Ma patrie, ce ne sont pas les collines d'Arqua J'y reste un étranger comme en toute autre terre. Mon pauvre père voulait que j'étudie le droit :
Contrées respirantes

Contrées respirantes

T’en es-tu rendu compte ? –  le corps est un terrain travaillé par le rêve de la terre,  et à chaque fois que tu éprouves  le chuchotement d’arbres songeurs dans l’hiver de cristal,  la caresse du dard de l’été,  tu sens 
Faire interminablement l'amour

Faire interminablement l'amour

je n’éprouve que dégoût pour la corruption perfide qui saoule, tue, ruine et abrutit je veux une corruption pleine d’audace, pleine d’esprit éveilleuse des plus nobles pensées qui ait de l’imagination qui pareille à l’incendie dévaste tout
Trace de pas

Trace de pas

Mon poème dans le sable de ton âme N’est qu’une trace de pas qu’un rien disperse, Sur la pulpe de la trace l’aurore alerte Sans aucun bruit saupoudre un dernier rêve.
Faire interminablement l’amour

Faire interminablement l’amour

Traduit par Raoul Weiss.

Manolita Dragomir-Filimonescu: A LA CROISÉE DES POÈMES

Traduite par/Fordította: Böszörményi Zoltán